Changeons notre regard sur l'agriculture biologique !    

L'agriculture biologique a pour objectif de se passer des produits phytosanitaires pour respecter les équilibres naturels et protéger la biodiversité. Pourtant, elle est souvent...">

Se passer des pesticides, c'est possible !

Publié le 29/06/2016

Changeons notre regard sur l'agriculture biologique !    

L'agriculture biologique a pour objectif de se passer des produits phytosanitaires pour respecter les équilibres naturels et protéger la biodiversité. Pourtant, elle est souvent marginalisée et perçue comme une alternative peu viable pour nourrir la planète. Chère et réservée à une certaine catégorie de consommateurs. Mais les débats actuels sur l'utilisation des produits phytosanitaires et la raréfaction des ressources naturelles nous obligent à porter un nouveau regard sur cette méthode de production.

Les surfaces cultivées destinées à l’agriculture biologique ont été multipliées par 2.4 entre 2000 et 2011, d’après l’Agence Bio. En France, les terres engagées dans cette méthode de production ont augmenté de 17% en 2015. D’un point de vue économique, le marché du bio à l’échelle mondiale était de plus de 82.5 milliards de dollars (68 milliard d’euros) en 2014. Dans l’Union Européenne, il représente 25.3 milliards d’euros.

Ces chiffres montrent l’engouement et la prise de conscience de tous les acteurs de l’agriculture pour les produits bio. A l’échelle des états, le changement de position est également visible : de plus en plus de gouvernements encadrent plus strictement l’agriculture et encouragent les producteurs à se tourner vers le bio.

En Europe, certains pays n’ont pas attendu les derniers mois pour remettre en question l’utilisation des pesticides et la gestion des ressources naturelles, indispensables à l’agriculture. Et ce ne sont peut-être pas ceux auxquels vous vous attendiez ! Voici les 5 pays en tête de l’agriculture biologique en Europe (en % de terres cultivées) :

1-      L’Autriche avec 19.3%                  

2-      La Suède avec 16.5%

3-      L’Estonie avec 16.3%

4-      La République Tchèque avec 13.5%

5-      L’Italie avec 11.5%

La question sur la dangerosité des néonicotinoïdes et son efficacité en termes de rendements ne se pose plus. D’autant plus que, deux ans après la mise en place du moratoire européen partiel sur ces molécules, le bilan de production pour l’année 2014-2015 dans l’Union Européenne repousse toutes les sombres prédictions qui avaient été faites jusque-là. « Non seulement la suspension des néonicotinoïdes n’a pas conduit à une baisse notable des rendements, mais le niveau de production affiche un taux record en 2014 pour les graines oléagineuses (colza, tournesol, soja et lin). C’est un niveau global jamais atteint précédemment, largement imputable à la principale graine oléagineuse cultivée sur le territoire de l’UE, le colza. ».

Tout aussi surprenant, les pays industrialisés ne sont pas les seuls à se préoccuper de l’avenir de l’agriculture et de l’environnement. En effet, de petits pays se sont focalisés sur l’agriculture verte et la protection de l’environnement en général pour se développer économiquement. C’est le cas notamment du Bhoutan et du Costa Rica.  

Le Bhoutan, petit pays au Nord de l’Inde et du Bangladesh, est d’abord connu pour avoir la population la plus heureuse du monde. Et si cela venait de son environnement et de son agriculture verte ? Depuis déjà quelques années, ce pays veut devenir pionnier en matière d’écologie : diminution des gaz à effet de serre, interdiction des produits phytosanitaires, respect de la biodiversité, etc… D’après la Banque Mondiale, en 2012, le Bhoutan utilisait 15kg d’engrais chimiques par hectare de terres contre 137 kg en France, et il ne compte pas s’arrêter là !
Objectif : devenir le pays le plus bio du monde.



Le Costa Rica (tout petit pays d’Amérique Centrale), quant à lui, a décidé de tout miser sur la « pura vida ». Ses 4 millions d’habitants respectent la biodiversité et s’adaptent à elle pour produire. Le pays fonde son développement sur une agriculture verte et une utilisation raisonnée des ressources naturelles : engrais bio, reforestation subventionnée par l’Etat, sensibilisation à l’environnement à travers l’écotourisme, etc…


Qui a dit qu’une vie sans pesticides n’était pas possible ?!



Ludivine GIROT