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Ruches connectées : la solution Label Abeille

Publié le 20/07/2016

L'abeille, la pollinisatrice, disparait peu à peu. Une société de l'agglomération d'Orléans vient d'élaborer un système de ruche connectée qui pourrait bien inverser la tendance...

Albert Einstein aurait dit : "si l'abeille venait à disparaitre de la surface de la terre, l'Homme n'aurait que quatre années à vivre" ! Cette seule phrase suffit à prendre conscience de l'impact de cet insecte sur notre propre existence. S'il ne fallait retenir qu'un chiffre, ajoutons que cette pollinisatrice forcené et infatigable est directement responsable de 35% de la production mondiale de nourriture... Une grande majorité des cultures fruitiers et légumières - pour ne citer que quelques exemples - dépendent directement de la présence des abeilles. Si Einstein avait eu cette vision prémonitoire d'un déclin aujourd'hui amorcé, l'activité humaine a largement contribué à son éradication.

La situation à travers le monde n'est pas plus enviable. Et les effets commencent à se faire ressentir cruellement. C'est ainsi par exemple qu'en Californie, les producteurs de fruits louent des ruches le temps de la pollinisation, faute d'une présence naturelle des abeilles. 

Sommes-nous totalement démunis pour lutter contre cette disparition annoncée ? Non, répond Bertrand Laurentin, fondateur de Label Abeille, start'up née il y a maintenant plus d'un an en région Centre-Val de Loire. Cette jeune entreprise est passée de l'idée novatrice au test en situation et a entamé la phase d'industrialisation et de commercialisation, de ces ruches connectées. C'est une véritable innovation et un réel outil pour les apiculteurs. En connectant leurs ruches - en-dehors de l'aspect anti-vol - ils peuvent ainsi intervenir rapidement s'ils observent un taux de mortalité hors normes lié à des traitements dangereux à proximité... Il est même possible de déceler des vibrations inhabituelles, qui peuvent par exemple alerter sur un essaimage en cours. L'apiculteur aura également une capacité à venir récolter le miel au bon moment, lui évitant ainsi des déplacements inutiles qui améliorent ainsi son propre impact carbone sans compter les économies de carburant.

Sauver les abeilles et créer de l'emploi

Mais le modèle va bien au-delà. Il ne s'agit pas, pour Label Abeille, de seulement commercialiser un produit novateur qui vient en soutien d'une filière en plein marasme - la production de miel en France a été divisée par trois en 20 ans -. Il est aussi question d'impliquer les entreprises dans la réimplantation d'essaims. Une démarche citoyenne des sociétés, qui sera d'ailleurs imposée en 2017 aux entreprises de plus de 500 salariés, lesquelles auront l'obligation de mettre en place une stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises), avec des indicateurs fiables et efficients... En permettant l'installation de ruches ou en les parrainant, l'entreprise devient un véritable levier pour la survie de l'espèce et peut, très facilement, utiliser cette opération pour assurer une communication interne et externe fédérant les salariés autour de ce projet.

Si la loi l'imposera donc aux sociétés d'une certaine taille, chaque entrepreneur pourra apporter sa contribution à ce projet. Car de nouvelles ruches, ce sont autant d'acidités supplémentaires pour les apiculteurs partenaires de Label Abeille, et des possibilités d'emplois nouveaux à créer.

Bertrand Laurentin n'en a pas pour autant terminé avec les innovations. Et la base connectée est déjà industrialisée sur un modèle qui permettra d'adapter les évolutions futures. Une webcam notamment pourrait y être ajoutée.Un outil ludique qui incitera, pourquoi pas, des collectivités locales à prendre part à cette bataille contre l'extinction des abeilles. En installant leurs propres ruches connectées, les communes pourraient trouver là une terre fertile pour un projet éducatif en lien avec les écoles primaires. L'abeille connectée pourrait ainsi parler à l'oreille des élèves, et sensibiliser les citoyens de demain à la préservation des espèces vivantes, dont on a parfois du mal à percevoir l'importance pour l'humanité toute entière.