Doit-on avoir peur des piqûres d'abeilles ?

Publié le 23/01/2020

Souvenir d’enfance ou mauvaise expérience…, que celui qui n’a jamais eu peur de se faire piquer à l’approche d’un bourdonnement lève le doigt ! Cette peur est-elle fondée ? Comment cohabiter avec les abeilles et éviter de se faire piquer ?

Commençons par rappeler que l’abeille ne pique pas par plaisir ou par agressivité. Elle passera à l’action seulement si elle se sent en danger ou si sa ruche est attaquée. L’abeille ne pique que très rarement loin de sa ruche. Si c’est le cas c’est parce qu’elle s’est retrouvée coincée dans le pli d’un vêtement ou dans vos cheveux, par exemple.

 

Le dard, son arme de guerre


L’abeille ne peut piquer qu’une seule fois dans sa vie, contrairement aux guêpes par exemple. Son dard et son abdomen sont arrachés lors de la piqûre avec sa glande à venin, ce qui entraîne sa mort quelques heures plus tard. Alors quitte à n’avoir qu’un essai pour protéger sa colonie, autant être efficace… Avec sa forme de harpon, son dard s’accroche très bien dans la peau pour diffuser le venin et rend plus difficile son retrait.


La glande à venin, accrochée au dard, ne diffuse pas son poison en une seule fois. En effet, bien que le dard soit arraché de l’abeille, il continue à bouger et c’est ainsi que le venin pénètre au fur et à mesure dans la peau de la victime.

Bien sûr, une seule piqûre ne suffit pas toujours pour éloigner l'ennemi. Pour pouvoir appeler du renfort, des phéromones sont libérées de la glande à venin et préviennent du danger. Cette hormone se retrouve également dans la banane, c'est l'acétate d'isoamyle. Ainsi, le reste de la colonie envoie quelques congénères (parfois une bonne partie de l'essaim) se sacrifier également pour protéger la ruche. C'est le nombre de piqûres, et donc la dose de venin injectée, qui va être douloureux, et surtout dangereux pour la victime.

Que faire en cas de piqûre ?

Surtout, gardez votre calme ! Pas la peine de courir ou d’agiter les bras, les abeilles vous rattraperont en un battement d’aile (lancées à 30 km/h, vous ne les sèmerez pas). Eloignez-vous tranquillement du lieu de l’attaque, en vous assurant que vous n’emportez pas d’abeilles avec vous.

Une fois à l’abri, enlevez le dard très rapidement de votre peau. Mais pas n’importe comment ! Retirez-le délicatement à l’aide de votre ongle ou d’une lame de couteau, en faisant attention à ne pas pincer la glande à venin, qui se viderait entièrement de son poison dans votre épiderme.


A savoir :
 si la piqûre se situe au niveau des mains, pensez à retirer vos bagues et bracelets immédiatement. Cela vous évitera des complications si la zone venait à gonfler.

Deuxième étape : lavez la zone piquée avec de l’eau et du savon. Cela ne fera pas disparaître instantanément la douleur, mais limitera l’infection.

Vous réagissez fortement à ce venin ? Dans les heures (voire les jours) qui suivent la piqûre, restez vigilants à certains symptômes qui pourraient annoncer une réaction allergique : difficultés à respirer et avaler, éruption cutanée avec rougeurs et démangeaisons, gonflement au niveau du visage, accélération du pouls, vertiges ou chute de tension. Si vous constatez ces effets, appelez immédiatement un médecin.

 

Une douleur intensifiée sur certaines parties du corps !

A en croire cette illustration, mieux vaut se faire piquer dans le cuir chevelu que sur la lèvre ! Ou sur certaines parties du corps, en théorie moins exposées...


Médicaments ou méthodes de grand-mères ?

Retirer le dard empêche la propagation du venin, mais ne fait pas disparaître la douleur. Pour prévenir l’inflammation de la piqûre, vous pouvez prendre un antihistaminique… Si vous n’en avez pas, voici quelques solutions que vous avez certainement sous la main, et qui sont tout aussi efficaces :

  • Des glaçons enveloppés dans un tissu appliqués sur la piqûre pendant environ 20 minutes. Cela va permettre de resserrer les vaisseaux, et donc de limiter la propagation du venin, et d’apaiser douleurs et démangeaisons. A renouveler au bout de quelques heures si besoin.
  • Du dentifrice. Vous allez ressentir quelques fourmillements, qui vous donneront la sensation de vous gratter.
  • Des tranches d’oignon cru. Vous serez embaumé, mais au moins votre douleur et vos démangeaisons diminueront !
  • Une source chaude, comme un briquet. En effet, la chaleur inhibe le venin … attention toutefois à ne pas vous brûler !
  • Du miel. Preuve que ses vertus ne sont plus à prouver et que les abeilles ne vous veulent aucun mal… Elles produisent elles-mêmes l’antidote à leur venin ! Le miel réduira la douleur et apaisera vos démangeaisons.

 Et la liste est encore longue : tomate, moutarde, jaune d’œuf, cornichon, cachet d’aspirine (dilué dans très peu d’eau), etc…


 
Les conseils pour ne pas se mettre les abeilles à dos

  • Ne pas s’approcher des ruches, surtout en période de forte activité
  • Rester calme lorsque vous êtes proche d’une abeille
  • Ne pas marcher pieds nus, vous risqueriez d’écraser une butineuse… et d’avoir mal !
  • Les abeilles sont très sensibles aux odeurs (parfum, transpiration, etc…) et à la météo changeante (orage à venir) : vous êtes prévenu !
  • Ne laisser pas d’aliments sucrés accessibles (en cas de disette, les abeilles sont attirées par le sucre…)
  • Prévoir une trousse de secours avec un antihistaminique (pour prévenir l’inflammation) et de l’épinéphrine ou de l’adrénaline si vous savez que vous êtes allergique à ce genre de piqûre